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En Aparté avec … ESTHER, artiste toulousaine

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C’est à l’occasion de sa participation à la sixième édition des Croisées Créatives que nous avons rencontré Audrey Amsellem, productrice de musique électronique et photographe. Elle nous livre son parcours d’artiste et s’exprime sur la place de la femme dans la musique.

 

Aparté.com : Bonjour Esther, peux-tu tout d’abord te présenter ?

Esther : Je m’appelle Audrey Amsellem, je fais de la photo et de la musique électronique, je produis mes sons. Au niveau de la musique j’ai très peu de visibilité, c’est volontaire, j’attends d’avoir un produit final qui me plaise et qui corresponde totalement à ce que je veux faire. Je suis autodidacte, j’ai acheté des machines et pour l’instant c’est plutôt la machine qui me guide et pas l’inverse. Coté photo, je suis plus expérimentée, c’est quelque chose de beaucoup plus intuitif, de plus facile, je suis également autodidacte, je fais de l’argentique et du numérique, j’aime travailler le noir et blanc.

 

Aparté.com : Quand as-tu commencé à créer ta musique ?

Esther : Je suis instrumentiste, j’ai fait une année de conservatoire de piano, je suis partie en école de musique classique, à Aucamville, j’ai fait des cours durant six années, puis je me suis consacrée au sport (ndlr: Audrey a pratiqué le football). Déjà toute petite j’aimais bien sortir du carcan de la partition, j’apprenais les morceaux sur la tonalité, puis je changeais la tonalité. J’aime beaucoup plus la composition, quand il n’y a pas de dictat. J’ai découvert la musique électronique assez tardivement aux alentours des 18 ans. J’écoutais beaucoup plus de rock, c’est venu par le biais de rencontres et par une passion naissante autour des machines, surtout des synthétiseurs, c’était le moyen de pouvoir répéter les sons électroniques que j’écoutais. À partir d’octobre 2016, je me suis lancée vraiment dans la musique, j’ai investi dans des machines pour me créer un studio chez moi et j’ai tissé ma toile musicale dans le milieu électronique.

 

Aparté.com : Que penses-tu de la place de la femme dans la musique électronique ?

Esther : La présence de la femme dans la musique électronique existe, elle est importante dans le sens de la symbolique mais elle est complètement sous représentée, c’est un véritable problème, c’est un combat très noble de vouloir s’immiscer dans ce changement. Il y a pas mal de choses qui sont en train de bouger mais c’est toujours marginalisé. Tant que ce sera marginal je ferais partie de cette mouvance qui combattra les préjugés et les stéréotypes liés aux femmes artistes qui touchent toutes les formes d’art. Plus tu descends dans les sous-couches de la culture, plus cette représentation est exacerbée. La musique électronique est une niche dans l’art musical,  et y a peu de femmes pour plusieurs raisons, c’est surtout le fait que ça touche à un aspect électronique via l’ordinateur, le synthétiseur; dans l’adolescence, les femmes ont beaucoup moins accès à tous ces loisirs-là, les hommes beaucoup plus.

         « C’est un combat très noble de vouloir s’immiscer dans ce changement. »

 

Il y a des collectifs qui sont exclusivement composés de femmes, surtout sur la capitale, on retrouve Kill the dj, qui produit, Barbie turix  plus dans le milieu lesbien, elles organisent des soirées avec des line-up exclusivement féminines. À termes j’ai l’envie de contribuer à une décentralisation des soirées qui prônent l’éclairement sur les artistes femmes.  Sur Toulouse, il y a La Petite avec leurs waiting-rooms qui font des programmations paritaires.

 

/ / Esther et Camille en parlaient il y a quelque temps avec leur émission 96 %

 

Aparté.com : Quelle est ta vision de photographe, quelles-sont tes inspirations ?

Esther : Instinctivement je prends des portraits, l’aspect de la beauté, ce qui me touche le plus c’est ce que je trouve beau, ça n’a rien à voir avec les canons des beautés dictés par la société, ça peut être une attitude, un geste, une situation, les contrastes sont très importants pour mes prises de photos. Sur le sens littéral ça va être le noir et blanc, les couleurs, des contrastes de situations un peu à la manière de la musique aussi. La techno si on l’apprécie tant c’est parce que c’est un peu des loopings; il y a du silence, du retour en force, l’émulation du public, il y a quelque chose qui se crée. J’essaye de retranscrire ça dans la photo, surtout dans le noir et blanc où ce contraste est préexistant. Mes inspirations sont très instinctives, je fais des portraits de femmes, j’ai beaucoup plus d’affect avec les visages que l’architecture. J’aime bien le côté graphique, urbain, sur les lignes, des courbes, des tissus…

 

Audrey Amsellem

 

Aparté.com : Que t’apportent chacun des arts que tu pratiques ?

Esther : Ils m’apportent un certain équilibre, quand tu t’enfermes un peu dans ton studio, ou que simplement tu écoutes de la musique, à un moment donné c’est un peu l’overdose. La photo ça me permet de switcher, de passer d’une chose à l’autre, j’ai vraiment des périodes, c’est par fréquences, pendant deux semaines je vais faire que de la photo, je vais chercher des spots, de la lumière, des endroits.

Ça me permet aussi d’explorer différents styles, il y a un changement au sens même des disciplines. Je lance une série de portraits de femmes avec un esprit un peu mode, et c’est un style qui me répugnait avant, désormais cela m’intéresse. Pareil pour la musique, je n’écoutais pas du tout de house et maintenant je n’écoute que ça. À travers le prisme du cheminement artistique tu te développes aussi, c’est un peu l’idée du voyage, c’est savoir se perdre  pour trouver de nouvelles inspirations.

 

        « L’inspiration est la maîtresse dans toutes les disciplines. »

 

Audrey Amsellem

 

Aparté.com : Quelles sont les femmes artistes qui t’inspirent aujourd’hui ?

Esther : Toutes les femmes artistes dans la musique électronique m’inspirent car je trouve que c’est très courageux la volonté de rentrer dans cette industrie.  Avec la création de l’émission 96% sur Radio Campus, j’ai été amenée à découvrir des artistes femmes. J’aime beaucoup Louisahhh autrefois sur le label Bromance Abra, c’est la girlpower black, elle a une facette inter-sectionnelle qui me plaît, Princess Nokia qui reprend les codes rap masculins, c’est intéressant de se rapproprier les codes des mecs.

Bjork c’est quand même une nana très inspirante, elle a prouvé quelque chose, elle avait un discours pas du tout féministe, elle a toujours été productrice ou chanteuse et on lui a collé cette étiquette de chanteuse. Il y a très peu de temps, elle a mixé à un festival et elle s’est faite huée parce qu’elle était derrière les platines. . Il y a aussi Deena qui vit à Toulouse qui est née au Quatar, elle fait de la musique expérimentale, elle fait des trucs géniaux. Il y a Coucou Chloé, qui fait de la musique assez pointue. Une nana que j’adore qui fait de la house c’est The Black Madonna, elle pète tous les codes, elle est hyper respectée dans le milieu, elle est blanche est très forte, alors que la house c’est un truc de mecs, de black gay. Jennifer Cardini et Ellen Allien qui sont les pionnières de la techno m’inspirent également beaucoup.

Sur le plan photo, j’aime beaucoup le travail de Juliette Peyrat, étudiante à l’ETPA qui m’a fait découvrir le photographe Helmut Newton qui fait des photos plutôt tendancieuses, sur la symbolique c’est moyen, mais au niveau des contrastes et des pauses c’est hyper inspirant.

Retrouvez Esther sur son soundcloud. Esther sera présente ce samedi 22 avril 2017 dans les locaux de Radio Radio pour le festival Les Croisées Créatives.

◄ INFOS PRATIQUES ►
Radio Radio, 43 rue de la République, 31300 Toulouse – Fréquence 106.8
16h – 21h
ENTRÉE LIBRE

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